Cheminement : Du modelage à la peinture
Le modelage ou comment donner forme à l’informe.
D’abord deux ans de pratique en autodidacte et de confrontation avec la matière presque sans à priori et dans le seul dessein d’expression. Puis, il a fallu reprendre le chemin de l’école : apprentissage des techniques de modelage dans un atelier (2003 -2008).
Il est présomptueux de parler de sa pratique et surtout de l’éclairer par la raison, car la pratique est faite d’abord d’opacité à soi-même. Mais cela n’empêche pas un retour réflexif sur ce que l’on fait et ce sur quoi l’on travaille.
La terre enregistre les forces que l’on exerce sur elle, suit les lignes qu’on lui imprime, accepte la main qui la pétrit mais réserve ses propres surprises de matière…vivante.
Mon intention première a pour horizon le mouvement et le geste dansé. Les postures fugaces des danseurs (butoh, style contemporain, tradition orientale, etc.) mais aussi ceux des aïkidokas ont ceci de fascinant : ils nous saisissent. Amagatu Ushio (danseur de butoh) avait pour projet le corps de l’émotion, l’émotion faite corps. Il disait : ” Il s’agit de savoir comment on va mettre une émotion dans un corps et amener le corps au plus près de l’émotion “. J’ai essayé de traduire cette perspective à ma manière, en saisissant l’informe par le vif.
La peinture ou l’expérience du toucher et d’être touché.
Cette expérience se déroule dans un monde fait de résonances, d’absorption et de distance. Deux éléments en jeu dans la pénombre de la conscience : le geste de la main qui peint et les vibrations de la toile. Des visions et des apparitions : volontaires et involontaires, objectivés sur la toile tout en menant leur propre vie : visages, regards, couleurs, expressions, etc. C’est l’ Autre que moi et l’Autre en moi. Rien que la condition humaine.
Le paysage ou comment revenir à l’irréalité de la réalité.
C’est une nouvelle aventure…